• Votre horoscope :
  • Horoscope belier
  • Horoscope taureau
  • Horoscope gemeaux
  • Horoscope cancer
  • Horoscope vierge
  • Horoscope balance
  • Horoscope scorpion
  • Horoscope lion
  • Horoscope capricorne
  • Horoscope verseau
  • Horoscope poissons
  • Horoscope sagittaire
Arts

La Basilique Saint-Denis

Cette extraordinaire légende entourant la vie et la mort de Saint Denis (?-v.272) vient en partie des écrits de Sainte Geneviève (423-v.512), qui a fait du saint homme son père dans la foi.

C'est elle qui obtient vers 475 la permission du clergé parisien de faire ériger une église sur la tombe de l'homme, rue Catullienne. Près de cent ans plus tard, c'est l'historien Grégoire de Tours (539-594) qui échafaude le récit de la vie de Denis, premier évêque de Lutèce qui deviendra plus tard Paris.

Selon Grégoire de Tours, Denis aura été mandé par Rome et dépêché avec six autres évêques afin de prêcher l'évangile au peuple de Gaule. Mais après avoir fondé quelques églises, il est décapité sous le règne de Dèce (v.201-251) ou de Dioclétien (245-313). Or la légende veut qu'il marche encore six kilomètres, portant sa tête sous le bras, empruntant une rue que l'on appelle aujourd'hui "rue des Martyrs", avant de remettre sa tête à la pieuse Catulla et de s'écrouler à ses pieds.

Métamorphose de la basilique

Quelques siècles plus tard, Dagobert (v.602/605-v.639), roi des Francs, agrandit l'église vraisemblablement bâtie sur les restes de Denis avant de la choisir comme sépulture.

Il semble toutefois qu'on y ait déjà enseveli des personnages royaux. Des fouilles archéologiques de 1959 feront état de la découverte du sarcophage de la reine Arégonde, morte vers 573 ou 580, ce qui en fait la première figure royale de l'endroit.

Des tombes royales existent donc bel et bien dans la crypte de ce qui n'est encore qu'un sanctuaire de modeste allure avant que le corps de Dagobert n'y repose.

Vers 630, on inhume officiellement le corps de saint Denis dans le caveau de l'église.

Sous Pépin le Bref, autour de 750, on amorce des travaux de grande envergure qui s'échelonneront tout au long du règne des Carolingiens. Une construction de plan basilical à trois nefs et à transept saillant voit progressivement le jour.

Hugues Capet (940-996) devient le second roi à choisir Saint Denis pour tombeau.

La dynastie des Capétiens apporte aussi sa touche à la basilique sous l'impulsion de l'abbé Suger (1080-1151). Conseiller des rois Louis VI (1081-1137) et Louis VII (1120-1180), l'abbé transforme l'abbatiale à partir de 1135 et agrémente l'avant-nef d'une façade munie d'une rose et augmentée de trois gigantesques portails.

Des chapelles rayonnantes sont ajoutées au chœur et le nouvel édifice vit sa consécration en juin 1144. Cette métamorphose de la basilique d'alors est aussi le coup d'envoi de l'art gothique. Suger est un visionnaire, doublé d'un habile politicien !

La Basilique Saint-Denis

Rois et reines sont désormais immortels

Jusqu'à cette époque, ce lieu saint à la mémoire du martyre Denis de Paris, fait office de mausolée pour de nombreux membres du clergé et pour quelques rois et reines. Mais ceux-ci ne sont ensevelis que très modestement sous une simple dalle faisant état de leur nom et de leur titre.

À partir du règne de Louis IX (1214-1270), la basilique Saint-Denis devient véritablement nécropole royale. Le roi commande d'ailleurs seize gisants à l'effigie de ses ancêtres mérovingiens et magnifie l'image royale dans la pierre.

Dorénavant, les tombes royales, surplombées d'un gisant, idéalisent dans la mort ceux et celles qui ont porté le sceptre et la couronne. Rois et reines sont désormais immortels !

Le symbolisme

Saint-Denis prend alors une importance capitale dans la représentation du pouvoir monarchique.

Mettre en scène la mort des souverains pour les élever au-dessus du commun des mortels les confirme dans une sorte de divinité séculaire qui influence considérablement l'opinion des sujets du royaume. Ils sont les seuls à pouvoir être inhumés à Saint-Denis, ce qui confère à la basilique son prestigieux titre de "cimetière aux rois".

C'est aussi à Saint-Denis que le roi prend l'oriflamme avant de partir en guerre. L'ajout des gisants dans un lieu déjà bien chargé de symbolisme assure donc à Saint-Denis une importance incomparable pour l'époque.

Ses sculptures

Cependant, l'idée des gisants n'est pas imputable à l'initiative de Louis IX. Ils existent sans doute depuis les 9e ou 10e siècle et on les façonne alors dans le bronze.

Au 11e siècle, on garde aussi en mémoire la dalle sépulcrale de l'abbé Isarn de Marseille (?-1047), exemple célèbre d'un gisant de pierre qui ne révèle toutefois que la tête et les pieds du saint homme.

Ce qui présage également des gisants sculptés dans le marbre blanc.

La religion

La symbolique première du gisant est surtout religieuse. La représentation du défunt le place dans une sorte de mode transitoire, ni mort ni vivant, mais irrémédiablement tourné vers le ciel dans l'attente d'être cueilli par Dieu et promu à l'éternité céleste.

C'est pourquoi les plus anciens gisants sont souvent entourés d'anges, prêts à emporter le défunt au paradis. Ils sont positionnés sous le dallage du sanctuaire près des reliques de saint Denis.

Un vie céleste

Plus tard, le gisant recouvre une symbolique liée au pouvoir. Il représente d'abord la magnificence du personnage de son vivant. La monarchie renforce son image toujours davantage.

Souvent complété d'animaux (chiens, dragons, furets, lions…) à ses pieds, le gisant médiéval protège son défunt grâce à des symboles puissants.

Le chien se charge de guider le mort dans l'au-delà, le dragon le défend contre le Mal, le lion assure pouvoir, justice et sagesse au souverain décédé. Bien que beaucoup moins étoffé que les rituels funéraires égyptiens, cette mise en scène de la mort dans la monarchie franque observe néanmoins des croyances similaires quant à une possible vie céleste succédant à la vie terrestre.

Culture générale

Voici les articles les plus populaires
Site du jour Copyright Site du jour © Toute reproduction même partielle est strictement interdite - Conditions d'utilisation Nos Partenaires : Art | Histoire de l'art | Histoire
okieChoices.showCookieConsentBar('Les cookies nous permettent d\'offrir nos services. En utilisant nos services, vous acceptez notre utilisation des cookies.', 'Fermer ce message', 'En savoir plus', '../legal.html#cookies'); });