C'est donc dans une optique de "pensionnat d'été" que la colonie de vacances devient véritablement populaire. Quand les travailleurs ne peuvent confier les enfants à des membres de la famille élargie, quoi de plus rassurant que de les envoyer en colonie ?
De plus, les mouvements scouts faisant leur apparition dès 1920 (en France, l'Association des scouts de France à l'instigation du jésuite Jacques Sevin), suivis en 1929 de la première auberge de jeunesse fondée par Marc Sangnier à Bierville en Seine-et-Marne, c'est un véritable engouement pour les activités estivales destinées aux jeunes qui s'amorce.
Aller en colo devient pour beaucoup de jeunes le nec plus ultra de l'époque. Non seulement on y vit l'aventure, on y apprend une vie complètement étrangère à ses habitudes, mais c'est souvent en colo que les adolescents vivent leur premier amour…
Après la Seconde Guerre mondiale, les colonies de vacances, en plus de se multiplier, se spécialisent. De vieilles usines désaffectées sont transformées en camp de vacances pour les enfants d'ouvriers, des locaux spéciaux reçoivent des enfants handicapés, les grandes sociétés contractent avec des lieux de villégiatures reconnus afin d'y loger la progéniture de leurs employés, etc.
Puis, dès 1947, l'État prend en charge le financement des colonies de vacances à près de 90 % et l'on forme des diplômés à titre de moniteurs ou de directeurs de camp.
Dans les décennies qui suivent, on inaugure de plus en plus de centres de vacances à thèmes. Camp équestre, camp aquatique, camp de voile, camp d'arts plastiques, camp de musique, etc.
Chacun y trouve des activités à la mesure de ses goûts et ces centres formateurs deviennent bien souvent complémentaires de formations déjà en cours pendant l'année régulière.
Les colos, qui portent depuis 1973 le nom de centres de vacances, tiennent un rôle éducatif important pour des générations d'enfants. Mais…
Depuis les années 1980, on remarque une baisse d'inscription dans les camps de vacances. Le passage à la semaine de 35 heures, en plus des vacances étatisées, laisse aux adultes des plages de temps à consacrer désormais aux enfants qui n'ont pas école.
De plus, les vacances en famille au bord de la mer ou à la montagne gagnent en popularité depuis quelques années. Serait-ce donc le déclin de cette institution centenaire ?
Histoire à suivre et sans doute à vérifier également auprès d'enfants qui ont peut-être besoin, une fois par année, de prendre des vacances sans l'ombre d'un parent…