Le fait de porter en soi cette faculté, de même que l'on voit, que l'on entend, que l'on goûte, etc., semble tout simplement faire partie de la mécanique humaine. On perçoit donc la mémoire comme acquise, sans y prêter attention outre mesure. Pourtant, ce vaste temple du savoir possède ses spécificités ainsi que quelques règles d'entretien que nous devons connaître.
Notre mémoire se répartit en deux fonctions : une mémoire à court terme et une mémoire à long terme. La mémoire à court terme ou mémoire immédiate, nous permet de mémoriser une information dans les secondes qui suivent son enregistrement afin de la mettre en pratique dans un avenir rapproché. On en fait un large usage sur les lieux du travail, évidemment, car cette "mémoire de terrain", si l'on peut dire, emmagasine momentanément.
L'information, une fois appliquée, sera aussitôt remisée aux oubliettes. C'est cette mémoire que l'on sollicite le plus souvent pour retenir un numéro de téléphone, un code de dossier, le prix d'un article, le nom d'un client, etc. On pourrait la comparer à un bloc-notes, dont on détache la feuille sur laquelle était inscrite l'info pour la mettre à la corbeille lorsque l'on n'en a plus besoin. Ce qui empêche notre cerveau d'entasser des renseignements inutiles.
La seconde part de la mémoire est la mémoire à long terme. Il s'agit du disque dur de notre cerveau en quelque sorte. Cette mémoire à long terme conserve tous les souvenirs depuis la plus tendre enfance. Elle se décline elle-même en trois secteurs. Une mémoire inconsciente qui grave en nous tous les éléments des différents apprentissages que nous cumulons. Elle est le siège de tous les mécanismes automatiques qui régissent notre façon de tenir la fourchette, de marcher, de faire du vélo, de conduire la voiture, de patiner, etc. Bref de toutes ces activités que l'on apprend une fois et dont on se souvient toute la vie ensuite.
La seconde partie de la mémoire à long terme est la mémoire des souvenirs. Celle-ci conserve non seulement les images d'expériences vécues, mais aussi de tous les sentiments qui y sont associés. Enfin, la dernière partie concerne la mémoire des connaissances. Il s'agit de l'espace dans lequel nous stockons toutes informations acquises au terme d'une recherche volontaire de la connaissance, ce que nous mémorisons pour augmenter notre niveau de savoir.
C'est un réseau complexe d'interaction entre des neurones qui permet aux souvenirs de se matérialiser à l'esprit via des influx nerveux. Lorsque le cerveau emmagasine ce qui deviendra un souvenir, cette donnée est souvent accompagnée d'un goût, d'une image, d'un parfum, d'une sensation, d'une mélodie. Chacun de nos cinq sens est fortement sollicité lorsqu'il est question d'évocation de souvenirs. C'est que le souvenir, contrairement aux autres informations de stockage de la mémoire, fait appel aux émotions et qu'il se réincarne par association sensitive.