Pendant des siècles, ils sont au désert ce que les flibustiers sont aux mers : des pillards opportunistes, des trafiquants d’esclaves, des marchands louches auxquels l’ont confie le transport d’objets précieux en sachant qu’ils feront aisément office de mercenaires pour protéger leur butin.
Leur origine reste floue bien que l’on sache qu’ils soient Berbères et qu’ils aient toujours occupé le Sahara central en plus de parcourir l’Algérie, le Burkina Faso, la Lybie, le Mali, le Niger, le Sahel.
Défaits au 7e siècle par les hordes arabes qui les soumettent à leur joug, les hommes bleus du désert continuent cependant leurs razzias sur les expéditions des autres marchands du Sahara jusqu’à ce que les Français, au début du 20e siècle, mettent désormais fin à leur règne de terreur.
Depuis, ils sont semi-nomades et s’occupent davantage d’agriculture et d’élevage pour assurer leur subsistance.
Quoiqu’ils soulèvent encore des frissons, l’aura de mystères qui semble flotter autour de leur boubou (longue robe de coton dont ils sont vêtus) alimentant toujours le fantasme des rêveurs, les touareg ne suscitent plus les mêmes craintes dans les populations africaines.
Autrefois, le gros de leur commerce était de capturer des noirs pour les revendre comme esclaves, semant la peur et la désolation sur leur passage. Mais au fil des ans, les esclaves s’affranchissent et les mariages mixtes en font des touareg à leur tour.
Selon les régions, les touareg actuels ont la peau de différentes couleurs, allant du teint plus pâle (dans le Hoggar, par exemple) au teint franchement plus noir (aux alentours du Mali ou du Niger), selon les degrés de mixité.