Cet homme, Louis-Prosper Claudel ouvrira toutes les portes du savoir à ses trois enfants et poussera Camille à exploiter son incommensurable talent pour la sculpture.
Très jeune, Camille pressentait qu'elle ferait naître la vie et l'amour de l'argile, de la pierre. Dès l'âge de onze ans, suite à ses escapades à la pierre colossale du Géyn, là où elle pétrissait la glaise et lui donnait des formes inimaginables, elle savait qu'elle serait sculpteur.
Son père encouragea toujours l'expression de cette force créatrice et ce talent plus qu'impressionnant. En 1879, Louis-Prosper inscrit sa fille à l'atelier d'Alfred Boucher. Le jeune homme, déjà, lui reconnaît les talents d'un grand artiste.
Camille a alors quinze ans. Quatre ans plus tard, la belle, la passionnée, l'entière Camille Claudel fait la connaissance du mature, du maître Rodin, qui l'invite à devenir son élève… Échec ou gloire ?
Elle devient rapidement le modèle et la maîtresse du maître… Histoire classique, hélas ! Camille, que l'on accuse, dès ses premières créations, de faire du Rodin, se détruit en devenant l'amante du célèbre artiste.
Les critiques n'auront de cesse de railler comme quoi Rodin lui a tout appris, même l'amour !
Son génie ne trouve que bien peu de reconnaissance auprès des critiques d'art. Nombreux sont les observateurs et les experts qui ne donnent que peu d'importance à son œuvre, toujours en accusant Camille de plagier son maître.
Mais Camille faisait du Rodin bien avant de rencontrer Rodin…
Sentant le besoin de s'affranchir malgré un sentiment indestructible, après dix années d'amours tumultueuses et devant le refus systématique du maître de quitter son épouse à son avantage, Mademoiselle Claudel quitte Auguste en 1893.
C'est en quelque sorte son arrêt de mort car elle ne cessera jamais d'aimer Rodin !